L'évocation de ces prouesses restitue de façon quasi immédiate, avec les chaussures à semelles de bois et le trait sur la jambe imitant la couture du bas, tout un pan de la vie quotidienne des Françaises entre 1939 et 1945. Bien loin de la légèreté supposée du sujet, la mode et le vêtement représentent un enjeu culturel et économique important pendant la guerre.
Bénéficiant des contributions d'historiens et d'historiens de la mode, fort d'une iconographie inédite qui révèle les trésors cachés des collections publiques françaises, l'ouvrage ambitionne de rendre compte de l'énergie déployée par toutes les femmes pour continuer à se vêtir avec élégance, malgré les restrictions et les difficultés. Il dresse aussi, en filigrane, l'image sociale de la femme et son évolution dans cette période si particulière.
S'intéresser à la mode durant cette période tragique n'est pas une démarche futile, qui pourrait même paraître inconvenant à certains. S'intéresser à la mode, c'est interroger notre rapport intime au vêtement, à l'image que l'on donne de soi, même en des circonstances terribles. C'est évoquer le sens de la dignité qui habitait nos mères et nos grands-mères quand elles étaient contraintes de déployer des trésors d'ingéniosité et d'énergie pour continuer à s'habiller et à habiller leur famille en dépit des pénuries de toutes natures auxquelles elles devaient faire face.
L'adjointe au maire de Lyon déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants
D'après une exposition du Centre d'histoire de la déportation et de la résistance
Un ouvrage de qualité
Les explications concernant la mode durant la guerre, la place de la haute couture, l’industrie textile sont très tournées vers la région lyonnaise qui est très dynamique de ce point de vue. Ce n’est pas un ouvrage général mais spécifique à une région particulière de la France. Cependant, quelques aspects du livre peuvent, bien entendu, s’appliquer à d’autres départements, notamment en ce qui concerne les astuces développés pour faire face aux pénuries de certaines matières premières. L’ouvrage se clôt sur quelques témoignages de lyonnaises qui étaient des jeunes femmes à cette époque. Elles racontent ce qu’elles ont vécu, comment elles arrivaient à se débrouiller… C’est très constructif et le fait de les mettre à la fin vient d’autant plus appuyer, renforcer le propos qui a été développé depuis de le début.
Il y a une petite partie sur la relation entre la mode et le cinéma qui est intéressante et que j’ai aussi pu voir lors de l’exposition à travers certains costumes comme ceux de la série Un village français. Etant une grande fan du septième art et adorant tout particulièrement les films historiques, il est toujours passionnant de connaître la manière dont un costume est créé, surtout quand on veut coller le plus possible à la réalité historique. Malheureusement, et ce n’est pas vraiment un reproche car le livre est parfait en soi, j’aurai aimé que ce point soit bien plus développé. Cette partie est un peu trop courte. Je pense qu’il faut plutôt que j’aille vers des ouvrages plus spécialisés sur le sujet.