Et des choses plus étranges encore peuplent les songes noirs du Grand Hypnotiseur…
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Ou comment je suis tombée amoureuse de cette série de Philip Kerr pour sa fresque historique menée d’une main de maître
Mais pour revenir à La trilogie berlinoise, chacune de ces enquêtes sont prenantes et rondement menées. Mais ce qui me plaît énormément dans ce petit pavé, c’est qu’elles sont vraiment diversifiées car elles ne touchent pas les mêmes catégories socioprofessionnelles (il y a le monde du cinéma, les millionnaires et les industriels, les prostituées, les militaires). Nous avons une véritable fresque sociale de l’Allemagne sur une très large période. En effet, au fil de la série, Philip Kerr traite de l’ascension du nazisme, les Jeux Olympiques de 1936, la Seconde Guerre mondiale, à proprement parler, la fuite de certains hauts fonctionnaires nazis en Amérique du Sud…
De plus, l’auteur décrit avec beaucoup de détails la vie quotidienne des berlinois pendant cette période. Il évoque autant les problèmes politiques qu’économiques, le fonctionnement de la police berlinoise… A la lecture de ce livre, nous pouvons nous douter que, derrière, il doit y avoir un énorme travail de recherches de la part de l’auteur. Le roman n’en devient que plus intéressant.
Par ailleurs, la fiction s’ancre tellement bien dans la réalité historique. Non seulement il y a des événements qui se sont réellement passés (j’ai déjà évoqué les Jeux Olympiques de 1936 mais il y a également la Nuit des longs couteaux, l’incendie du Reichstag et j’en passe). Les lieux que foule le personnage principal ont également existé et je regrette de ne pas connaître Berlin pour pouvoir me les imaginer. Les indications sont extrêmement précises et, en outre, l’architecture des bâtiments est également décrite avec précision. Au final, j’avais l’impression de marcher au côté de Bernie. Or, c’est véritablement une sensation que j’apprécie beaucoup quand je lis un livre.
Cependant, là où, à chaque fois, je m’émerveille, c’est que l’auteur réussit tellement bien à rendre les frontières entre la réalité historique et la fiction. Il n’est pas rare que je fasse une recherche sur le web pour savoir si tel ou tel personnage historique a réellement existé. C’est relativement souvent le cas et cet aspect du roman m’enchante à chaque fois et je fais de réelles découvertes en lisant les romans de Philip Kerr. Ici, nous croisons Himmler, Goering et Heydrich.
Et pour son personnage principal
Concernant le personnage principal, je suis tout de suite tombée sous son charme dès les premières pages. Bernie – oui, je l’appelle toujours par son petit nom – est l’archétype même du détective. Il possède un humour décapant, entre humour noir, cynisme et ironie. Il ne possède aucune illusion sur le monde qui l’entoure. Un vrai régal à lire. Souvent, j’ai ri jaune par ses réflexions. Cependant, c’est un personnage auquel je me suis vite attachée malgré ses petits vices et avec qui j’ai aimé passer du temps. Trois ans après, je le suis toujours avec passion !
Pour terminer
Pour vous achever de convaincre, avec cette trilogie, vous voyagerez dans le Berlin des années 1936, pendant les Jeux Olympiques qui se déroulaient à Munich mais également en 1938 où l’ombre de la Seconde Guerre mondiale plane et à la chute du nazisme où Berlin est présentée comme étant une ville où il ne fait pas spécialement bon vivre. Nous sommes loin de la capitale enchanteresse.